Des économies d’énergie à échelle humaine
Vincent Scaviner a donné un nouveau sens à sa vie professionnelle en intégrant en 2018 la CAE Ameizing. Il y développe une pratique de son métier qui passe par plus de dialogue avec le client.
À l’heure où les économies d’énergie deviennent vitales et où le dérèglement climatique est une évidence, le métier d’ingénieur thermicien énergéticien a le vent en poupe. Vincent Scaviner a choisi celui-ci. Diplômé en 2011, ce Lorientais est embauché dans la foulée dans un grand bureau d’étude à Brest « avec vue sur la rade », précise le trentenaire. Mais au bout de 7 ans, il prend le large pour « travailler un peu plus pour moi et changer de méthode de travail, de paradigme ».
En 2018, il rejoint la CAE Ameizing, spécialisée dans la conception de bâtiments et située dans les Côtes-d’Armor. « J’ai trouvé le modèle coopératif intéressant en premier lieu pour le côté social. On n’est pas tout seul. Par exemple, dans la coopérative il y a d’autres énergéticiens et aussi une dessinatrice avec qui je travaille pour des relevés et des permis de construire. Et puis, être accompagné, cela permet de se lancer correctement. C’est vraiment un plus quand tu démarres pour, par exemple, gérer sa compta ».
Une co-conception toute en sobriété
Parallèlement, Vincent Scaviner a revu sa méthode de travail. Son métier est traditionnellement basé sur de nombreuses mesures et de multiples calculs à effectuer. Pour lui, au contraire, le travail débute par un dialogue avec les habitants du lieu. « J’essaye d’établir avec eux la problématique en fonction de leurs habitudes de vie, de leur notion de confort, etc, puis je lance les calculs énergétiques et je me fais ma propre idée du fonctionnement et du problème pour arriver à affiner des pistes de solutions ». Il ne renie donc pas la technique mais il entend privilégier « le bon sens et l’expérience » pour s’adapter aux attentes de ses clients. « Je n’ai pas besoin de faire toute une étude du bâtiment pour dire qu’il faut isoler cette paroi ou remplacer la fenêtre. J’essaye de limiter les calculs car cela réclame de faire tourner un gros ordinateur », raconte-t-il. Se plaçant dans une sorte de co-conception toute en sobriété, Vincent Scaviner intervient essentiellement pour une clientèle de particuliers. « Il y a de leur part une vraie demande d’accompagnement, de sensibilisation, de discours et d’orientation », assure-t-il.