La coopération plein champ
Ancré dans une petite commune du Tarn-et-Garonne, Christophe Gernez, réalisateur, photographe et accessoirement agriculteur, a rejoint en 2015 la CAE Ozon basée à Septfonds, non loin de chez lui. La diversité des points de vue qu’il y trouve et la coopération qui y règne sont pour lui de formidables carburants (bio).
Christophe Gernez est un passionné de l’image. « J’adore photographier, filmer les humains. Saisir l’instant T. Transmettre des expressions, des petites histoires. Récolter, engranger et laisser une trace ». Ce photographe-réalisateur, issu de l’École des Gobelins de Paris, a toujours pratiqué son métier en étant entrepreneur, associant immanquablement avec lui des membres de sa famille. Depuis 2015, il a agrandi son cercle familial en intégrant la CAE Ozon.
Sa première entreprise naît en 1992. Il crée « La grange aux images » avec ses parents, eux-mêmes amateurs de la prise d’images. L’aventure dure 6 ans mais ne rapporte guère. Christophe change alors de voie. Il devient agriculteur, épousant ainsi le métier de sa future femme et s’installe sur le GAEC familial à Saint-Antonin-Noble-Val, bourg rural du Tarn-et-Garonne. Là aussi les fins de mois sont périlleuses et Christophe a envie d’élargir son horizon. « J’aime bien rencontrer des mondes différents ». Il revient alors à ses premiers amours : l’image.
La diversité pour avancer
En 2005, il crée, cette fois-ci avec son frère Benoît, « Dans le champ », une structure que les frangins transforment en Scop en 2010. Leur arrivée en 2015 au sein de la CAE Ozon, basée à Septfonds, petite commune voisine de la leur, représente une nouvelle étape. « Là, on s’est remis à vivre », commente Christophe. Finie la paperasse : elle est confiée à l’équipe d’appui. « Je peux me concentrer sur mon métier. Surtout, la CAE m’apporte une ouverture d’esprit en me permettant de confronter mon métier à des activités très différentes des miennes. La diversité fait richesse et moi, j’ai besoin de cette diversité pour avancer ».
Séances de créativité
Christophe et son frère se sont forgés un réseau, développant ainsi des possibilités de travail dans un monde rural qui en a peu. « C’est à Ozon que j’ai découvert la coopération, assure Christophe. Toutes les personnes de la CAE ont envie de ça. On se réunit très régulièrement. Par exemple, on a fait des séances de créativité. On ne le faisait pas avant avec mon frère. Cela nous a permis de créer plein de choses nouvelles au sein de notre activité ». Depuis, un salarié est venu conforter la petite équipe et Christophe coécrit avec une entrepreneuse des documentaires, un sillon que ce sexagénaire veut désormais creuser.
Ce réfractaire à toute hiérarchie loue le modèle de la CAE. « Je pense que c’est vers ça qu’il faut aller. On y rencontre des personnes qui ont la passion de leur métier et qui s’épanouissent dans leur job. Je trouve que c’est pas mal comme quête et comme résultat ». Donnant toujours ponctuellement des coups de main à la ferme, Christophe est aussi impliqué dans la vie d’Ozon. Il est, depuis 5 ans, un des six cogérants de la CAE.